Le FRELON ASIATIQUE parmi nous ?
(pour signaler un nid, voir
ci-dessous)
Il a osé ! Et oui, vous en avez probablement entendu parler, le frelon asiatique a franchi « officiellement » nos frontières dans la région de Tournai où un nid a été découvert en novembre dernier.
Était-ce prévisible ? oui. Pouvait-on l’empêcher ? non. Il va désormais falloir nous habituer à vivre avec un opportun venu de Chine, arrivé au sein d’une cargaison de poteries déballée dans la région de Bordeaux voici 11 ans, d’où il a entrepris la conquête de l’Europe au rythme de 100km/an.
Tout d’abord, pas de panique, ce frelon, tout comme notre frelon commun, n’est pas de nature agressive. Bien sûr, s’il se sent menacé, il ne restera pas indifférent ; il est évident que la destruction accidentelle d’un nid peut être dommageable pour son malheureux auteur.
Vivre avec, certes ! Mais comment le reconnaître pour en limiter l’expansion ? La photo comparative suivante montre clairement la différence de taille et de couleur entre le frelon asiatique et le frelon européen.
Autre différence importante : la taille et la situation des nids ; le frelon asiatique forme de grands nids dans les frondaisons des grands arbres (difficilement visible avant l’automne). A noter que l’on peut les retrouver, mais beaucoup plus rarement, dans des haies, voire des terriers.
Enfin, une colonie de frelons asiatiques contient 1.000 à 2.000 individus/nid, contre 400 à 700 pour le frelon européen.
Pourquoi s’en inquiéter ? Il s’agit d’une espèce invasive qui pour l’instant n’a aucune contrainte de développement par rapport à son milieu naturel. Son extension inquiétante dans certaines régions françaises a des répercussions sur l’équilibre de l’entomofaune (l’ensemble des insectes) avec en particulier une prédation importante sur l’abeille de nos ruches. Des ruchers entiers ont été anéantis en quelques jours. Hormis que l’invasion est inexorable, il est aujourd’hui impossible de prédire dans quelle mesure il va se reproduire et subsister dans son nouvel environnement et à quel prix.
Et dans la pratique, êtes-vous concernés ? Oui. Nous vivons en milieu forestier, relativement épargné par l’urbanisation, donc au sein d’un biotope favorable à l’installation et l’expansion de cet intrus. Vous êtes utilisateurs de la forêt (VTT, cyclo, marcheur, cavalier, joggeur, bucheron, cantonnier, chasseur …) ou « jardinier du dimanche ». Vous êtes donc susceptible d’observer un jour un frelon ou un nid pas comme les autres
signalez les nids de frelons asiatiques. Les frelons asiatiques sont aux abeilles ce que les fouines sont aux poules. Les nids ressemblent à des boules de papier gris mesurant jusqu’à 80cm de diamètre, souvent haut perché dans les arbres. A l’automne, des centaines de « fondatrices » se disséminent et font avancer le front (voir article ci-contre).
Si vous en voyez un, n’essayez pas de le détruire vous-mêmes, c’est dangereux (attaque en masse quand on s’approche du nid), et attention, certaines méthodes renseignées sur internet favorisent la dispersion. Faites plutôt une photo et envoyez-la par mail à m.deproft@cra.wallonie.be en stipulant la position exacte du nid. Le CRA-W possède une équipe spécialisée, formée en France, qui opère souvent en soirée, quand les fondatrices sont au bercail. Vous pouvez aussi remplir le formulaire en ligne de le SPW (http://biodiversite.wallonie.be/frelon cliquer « observation en Wallonie » puis trouver le formulaire / dans « espèce » choisir invertébré). Par ailleurs, nos pompiers d'Erezée seront bientôt formés également.
Pour aller plus loin :
http://frelonasiatique.mnhn.fr/identification/
un dépliant disponible sur simple demande à invasives@spw.wallonie.be